Saint Jean Chrysostome

Jean Chrysostome, né à Antioche entre 344 et 3491, et mort en 407 près de Comana, a été archevêque de Constantinople et l’un des Pères de l’Église grecque. Son éloquence est à l’origine de son surnom de « Chrysostome » (littéralement « Bouche d’or »). Sa rigueur et son zèle réformateur l’ont conduit à l’exil et à la mort.

Sa famille, chrétienne, appartient à la bourgeoisie d’Antioche. Son père, officier dans l’armée syrienne, perd la vie alors que Jean est encore enfant. Il est alors élevé par sa mère. À 18 ans, il demande le baptême, après avoir rencontré l’évêque Mélèce. Il commence alors à suivre des cours d’exégèse auprès de Diodore de Tarse. Après avoir terminé ses études supérieures, il reçoit les ordres mineurs, puis s’installe en ermite aux portes d’Antioche, et se consacre à la théologie. Il compose alors son traité Du Sacerdoce, influencé par les idées de Grégoire de Nazianze.

Durant l’hiver 380-381, il est ordonné diacre par Mélèce à Antioche. Quelques années plus tard, il est ordonné prêtre. Il devient alors prédicateur et directeur spirituel. Il poursuit son travail d’écriture, et rédige de nombreux traités : pour consoler une veuve, sur le remariage, sur l’éducation, sur la pratique de cohabitation de moines et de moniales. Il acquiert une certaine célébrité pour son talent d’orateur : des fidèles prennent des notes de ses homélies.

En 397, Nectaire, archevêque de Constantinople, perd la vie. Au terme d’une bataille de succession acharnée, l’empereur Arcadius choisit Jean. Il s’élève alors avec une grande force contre la corruption des mœurs et la vie licencieuse des grands, ce qui lui attire beaucoup de haines violentes. Il destitue les prêtres ou les évêques, qu’il juge indignes, parmi lesquels l’évêque d’Éphèse, et ramène de force à leur couvent les moines vagabonds.

S’il jouit au départ de la faveur du couple impérial, il s’attire rapidement l’inimitié des classes supérieures et des évêques par ses critiques sévères de leur mode de vie non conforme à l’idéal évangélique. Lorsque Jean ordonne le retour des reliques de saint Phocas, l’impératrice Eudoxie, épouse d’Arcadius, se charge en personne de porter la châsse à travers la ville, ce dont Jean la remercie ensuite vivement dans une homélie. En 399, son influence parvient à sauver, dans un premier temps, l’eunuque Flavius Eutropius, chambellan et favori de l’empereur, disgracié et réfugié dans la cathédrale, et qui avait pourtant été un temps parmi ses adversaires. Mais Flavius Eutropius est décapité peu après. Cependant, l’inimitié de la cour impériale va croissant. Jean finit par blesser vivement Eudoxie en lui reprochant l’accaparement d’une somme appartenant à la veuve Callitrope et des biens d’une autre veuve : il aurait comparé l’impératrice à l’infâme reine Jézabel de l’Ancien Testament.

En 402, Jean est mêlé à l’affaire de Théophile, patriarche d’Alexandrie, accusé publiquement de tyrannie et d’injustice par un groupe de moines égyptiens, accusés d’être disciples d’Origène. Ces derniers font appel à Jean, qui tente de se récuser, mais doit finalement accepter de présider un synode, convoqué par l’empereur, devant lequel Théophile est censé se présenter. Théophile engage alors la lutte contre son juge, en rassemblant tous les mécontents. Arrivant finalement à Constantinople en juin 403, Théophile est accompagné de vingt-neuf évêques égyptiens. L’affaire se retourne alors contre Jean : il est convoqué par ces évêques pour répondre des accusations formulées contre lui à un concile qui a lieu dans la villa du Chêne près de Chalcédoine. Jean est alors déposé et condamné, condamnation ratifiée par Flavius Arcadius.

Il est aussitôt rappelé à la demande de l’impératrice qui, à la suite d’un mystérieux accident — une fausse couche de l’impératrice — y voit un avertissement du Ciel. Cependant, les accusations reprennent contre lui. Quand la tension avec la cour est à son comble, Jean se montre peu diplomate, commençant un sermon par une allusion à Hérodiade réclamant la tête de Jean le Baptiste : « De nouveau Hérodiade est en démence. De nouveau elle danse. De nouveau elle réclame la tête de Jean sur un plat. » Finalement, il est une deuxième fois condamné et exilé à Cucusus, en Arménie. Il est remplacé au siège patriarcal le 26 juin 404 par un vieillard, Arsace, auquel succède très vite Atticus, un ennemi de Jean4. Peu de temps après, Jean doit se réfugier au château d’Arabisse pour fuir une incursion des Isauriens. Cependant, sa renommée va grandissant. Devant l’afflux des visiteurs qui viennent à lui, il est exilé en 407, sur ordre impérial, à Pithyos, sur la mer Noire, aux confins de l’empire. Affaibli par la maladie, Jean meurt au cours du voyage près de Comana dans le Pont. Selon la tradition, ses derniers mots sont : « Gloire à Dieu en toutes choses ».

L’Église romaine est toujours restée fidèle à l’évêque Jean. Le pape Innocent Ier lui écrivit dans son exil pour le consoler. Il condamna le concile du Chêne qui l’avait déposé, et ne reconnut que Jean comme seul patriarche légitime de Constantinople.

En 438, l’empereur Théodose II fait rapatrier les restes de Jean à Constantinople ; ils sont triomphalement déposés dans l’église des Saints-Apôtres. Cette translation est commémorée dans l’Église le 27 janvier. Aujourd’hui, ses reliques sont vénérées sous l’autel d’une chapelle dans la basilique Saint-Pierre de Rome, dans la Cité du Vatican.

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