Enseignement du Nouveau Testament sur le baptême
C’est le Nouveau Testament qui nous dit le sens du sacrement du baptême chrétien. La cérémonie du baptême, telle qu’elle se faisait à l’époque, était un rite de plongée dans l’eau, rite riche de signification.
La cérémonie du baptême plonge dans l’Esprit Saint
La cérémonie du baptême, cette plongée dans l’eau, plonge le baptisé dans l’Esprit Saint. "Je vous baptise dans l’eau, dit Jean-Baptiste, lui vous baptisera (plongera) dans l’Esprit Saint et le feu" (Mt 3/11, Jn 1/33) "Jean a baptisé dans l’eau, vous c’est dans l’Esprit saint que vous serez baptisés (plongés)" (Act. 1/5) "Que chacun se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour la rémission de ses péchés et vous recevrez alors le don du Saint-Esprit" (Act. 2/38, Act. 10/44-48). Pour saint Jean aussi l’eau vive est le symbole de l’Esprit ". À moins de naître d’eau et d’esprit, nul ne peut entrer au Royaume de Dieu" (Jn 3/5, Jn 7/37-39).
La cérémonie du baptême plonge dans la mort du Christ
Pour saint Paul, la cérémonie du baptême, plongée dans l’eau, plonge le baptisé dans la mort du Christ, car l’eau peut donner la mort "c’est dans sa mort que nous avons été plongés, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle" (Rom 6/3-4). "Ensevelis avec Lui lors de la cérémonie du baptême, vous êtes aussi ressuscités avec lui" (Col 2/11-13). "Baptisés (plongés) dans le Christ, vous avez revêtu le Christ" (Gal 3/27). Ces différentes présentations du sacrement sont complémentaires. Le sacrement opère à la fois le pardon des péchés, le don de l’Esprit et l’union au Christ mort et ressuscité.
Rapport entre la plongée dans l’eau, l’imposition des mains et le don de l’Esprit
On voit dans les Actes des Apôtres quatre situations différentes :
Le jour de la Pentecôte, Pierre dit "Faites vous baptiser et vous recevrez le don de l’Esprit" et il n’y a pas d’imposition des mains (Act 2/38).
Dans d’autres situations, la cérémonie de baptême ne donne pas l’Esprit. Celui-ci est donné ensuite par l’imposition des mains des apôtres. Il en est ainsi en Samarie (Act 8/17) et à Éphèse quand Paul impose les mains (Act 19/6).
À Damas, Saul reçoit l’Esprit par l’imposition des mains d’Ananie et c’est ensuite qu’il est baptisé (Act 9/17)
À Césarée, l’Esprit tombe sur la famille du centurion Corneille sans qu’il y ait d’imposition des mains et c’est ensuite qu’ils sont baptisés (Act 10/44-48).
La pratique de l’Église apostolique est diverse. On retrouve aussi plus tard une diversité entre l’Église latine et les Églises orientales concernant les rapports entre la cérémonie du baptême et la confirmation. Cela montre que l’Église est maîtresse de ses rites.
Histoire de la cérémonie du baptême en Occident
La cérémonie du baptême à l’époque des "Pères de l’Église" (du II° au VI° siècle)
À l’origine, baptême, eucharistie et confirmation sont célébrés en même temps et constituent l’initiation chrétienne. Dès la fin du II° siècle, la préparation à l’initiation chrétienne des adultes se structure et s’étend sur plusieurs années. C’est l’organisation du catéchuménat. Il comporte différentes phases : un temps d’initiation à la foi chrétienne, puis une préparation immédiate aux sacrements pendant le carême.
La célébration de l’initiation chrétienne est faite par l’évêque à la vigile pascale. La cérémonie du baptême se fait par immersion dans l’eau. Cependant, si on ne peut pas plonger dans l’eau, on verse trois fois de l’eau sur la tête au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
La cérémonie du baptême en Occident du Moyen-Âge à Vatican II
La société étant devenue chrétienne, être baptisé n’est plus une démarche personnelle. On naît dans un monde chrétien. À partir du XII° siècle, on est baptisé dès l’enfance, on ne se fait plus baptisé adulte, le catéchuménat disparaît. Avec le développement des paroisses rurales, le sacrement est donné par le prêtre. Il se sépare de la confirmation qui est célébrée par l’évêque à son passage dans la paroisse. Il se fait toute l’année et pas seulement aux fêtes pascales.
La cérémonie est faite en versant de l’eau sur le front et non plus par immersion. Elle comporte trois exorcismes : prière contre le démon, une bénédiction du sel et une imposition du sel sur la bouche de l’enfant. La cérémonie se déroule en partie en langue latine. Il n’y a pas de préparation.
La cérémonie du baptême depuis le concile Vatican II
Le concile Vatican II (1962 - 1965) a tenu compte de la transformation des rapports entre l’Église et la société. La "Constitution conciliaire de la Sainte Liturgie", en 1963, a décidé de restaurer le Catéchuménat des adultes et de réviser le Rituel des enfants de 1947. Trois rituels en langue du pays, ont été instaurés : celui des petits enfants, celui des enfants d’âge scolaire et celui des adultes.
Le dernier rituel des petits enfants : 1969
Le rituel des petits enfants a été profondément renouvelé. Il comporte une liturgie de la parole avec une prière universelle et il offre un choix de texte de la Bible et de l’Évangile. Il met en valeur le rôle des parents qui s’effaçait devant celui du parrain et de la marraine : ils doivent marquer leur enfant du signe de la croix et affirmer leur foi. Ils reçoivent une bénédiction. Il a supprimé le rite du sel qui était mal compris et ne garde qu’un exorcisme. Il présente en premier lieu les cérémonies regroupés pour mettre en valeur la dimension ecclésiale. Il exige ainsi des parents une préparation.
1. L’âge du baptême
Le baptême peut être donné à tout âge, même si beaucoup de parents le demandent très tôt. Aux générations précédentes, l’âge du baptême était seulement quelques jours après la naissance pour éviter la mort des enfants non baptisés.
Pendant les premiers siècles de l’Église, l’âge du baptême était habituellement à l’âge adulte. Dès le IV° siècle, on a tendance à retarder l’âge du baptême. Saint Ambroise a été baptisé a 40 ans, saint Augustin a 32 ans, saint Martin a 22 ans. En effet les baptisés, qui avaient gravement péchés, devaient participer à la pénitence publique qui infligeait des peines très dures. De plus, on ne pouvait être pardonné qu’une seule fois. On attendait donc souvent la fin de sa vie pour demander la cérémonie, on retardait l’âge du baptême comme ce fut le cas pour l’empereur Constantin.
Au temps de Clovis, l’âge du baptême était à l’âge adulte. Mais à partir du XI° siècle, étant donnée la mortalité infantile et l’influence de la théologie de saint Augustin, on baptise les bébés le plus tôt possible après leur naissance. La pratique des ondoiement à domicile, avant le complément de cérémonie à l’église, se développe. De plus, la société étant devenu chrétienne, les adultes ne se font plus baptisés. - Actuellement, de plus en plus de petits enfants ne sont pas baptisés et le nombre d’adultes qui demandent la cérémonie augmente.
2. Recul de l’âge du baptême
Actuellement, l’âge du baptême est souvent plus tardif. De plus en plus de petits enfants ne sont pas baptisés. L’âge du baptême est parfois à la période scolaire. L’âge du baptême peut être à l’âge adulte. Le nombre d’adultes qui demandent la cérémonie augmente ce qui modifie la pratique de l’âge du baptême. L’âge du baptême a donc beaucoup changé.
Histoire de la théologie en Occident
À chaque époque, l’Église a mis en valeur un aspect de la doctrine.
Les Pères de l’Église insistent sur la conversion du péché et développent la signification pascale du rite par immersion : il exprime entre autre le passage de la mer rouge pour entrer dans la terre promise. Il faut passer par la conversion en se faisant baptisé pour entrer dans la vie chrétienne.
Depuis le Moyen-Âge, sous l’influence de saint Augustin qui donne une grande importance au péché originel, on a montré avec force qu’il purifie du péché originel. il perd en parti sa signification pascale. De plus on enseigne que le baptême est nécessaire pour le salut.
Actuellement, à partir du Nouveau Testament, il n’est plus présenté d’abord comme la purification du péché originel, mais comme l’entrée dans l’Église, la nouvelle naissance, la participation à la mort et à la résurrection du Christ, l’accueil de l’Esprit saint et la filiation divine. On pense aussi qu’on peut être sauvé par la grâce de Dieu sans être baptisé.