Les prêtres ouvriers
Les prêtres ouvriers
1. Pourquoi des prêtres ouvriers ?
La naissance des prêtres-ouvriers se situe dans cet élan missionnaire qu’a suscité la "Mission de Paris" instituée en 1944, par le Cardinal Suhard, et la "Mission de France" après la guerre de 1940-45, lorsqu’on a pris une conscience vive de la déchristianisation du monde ouvrier. Une présence de prêtres dans ce milieu a été ressentie comme un moyen nécessaire pour établir un contact entre l’Église et le monde ouvrier.
Cette présence, pour être acceptée, suppose un engagement dans les structures et les valeurs du monde ouvrier : travail salarié, associations... D’autre part, il faut que cette présence soit reconnue comme une présence de l’Église. Leur ministère est donc d’un type très différent du ministère paroissial. Ce ministère a été efficace dans la mesure ou il a changé en partie le regard du monde ouvrier sur l’Église.
2. Histoire des prêtres ouvriers - Directives de l’Église
L’équilibre entre ces deux pôles de la vie des prêtres ouvriers (p.o.) n’est pas facile à maintenir. La décision de Pie XII d’arrêter l’expérience des prêtres-ouvriers intervient en 1954. Le groupe des prêtres ouvriers, les P.O., s’est pratiquement partagé en deux : certains ont été conduit à quitter l’Église, d’autres pour être fidèles à l’Église ont quitté leur travail.
En 1965, vers la fin du concile, les évêques français, avec l’accord du pape Paul VI, redonnent vie officiellement aux prêtres ouvriers. L’envoi de prêtres en usine et sur des chantiers ouvre une nouvelle étape dans l’histoire des prêtres-ouvriers. En 1976, il y a plus de 800 prêtres ouvriers en France.
3. La situation actuelle des prêtres ouvriers et des prêtres au travail
Du fait de l’évolution récente des entreprises et de l’économie, les prêtres-ouvriers ont dû diversifier leurs insertions professionnelles, et ils ont cessé d’exercer uniquement des métiers manuels. Par suite, on appelle ces derniers plutôt "prêtres au travail". Actuellement, beaucoup de prêtres ouvriers sont passés à la retraite professionnelle. Les prêtres ouvriers se retrouvent souvent avec leurs voisins, leurs camarades dans la lutte contre le racisme, lutte pour le logement, lutte avec les sans-papiers. Ils sont actuellement autour de 500.
4. Les prêtres peuvent-ils faire de la politique ?
Tout en reconnaissant l’engagement politique des prêtres ouvriers, on reproche souvent aux prêtres qui ont un ministère paroissial, et même aux évêques, de faire de la politique. De fait, ils ne doivent pas faire passer leurs idées politiques dans leur pastorale et leur prédication. Les prêtres et diacres ne doivent pas prendre une part active dans les partis politiques ni dans la direction des associations syndicales, à moins que au jugement de l’autorité ecclésiastique compétente, la défense des droits de l’Église ou la promotion du bien commun ne le requièrent.
Mais souvent on interprète comme politique des prises de position qui sont simplement évangéliques. Comme le montrent de nombreuses lettres encycliques pontificales l’évangile a un impact sur la vie et les relations sociales ? Exposer la doctrine sociale de l’Église n’est pas faire de la politique, mais c’est un aspect du ministère des prêtres.