Octave de la nativité

Comme à Pâques, la fête de la Nativité se déploie dans une octave.
L’Église y commémore saint Étienne premier martyre, saint Jean l’Évangéliste et les saints Innocents. Ces trois fêtes ont un lien avec la Nativité. On nommait Dies natalis, le jour de la mort des martyrs et des saints et d’une certaine manière, Etienne est le premier des nouveaux-nés à la suite du Christ. En saint Jean, nous rappelons l’auteur du quatrième évangile, en particulier son Prologue proclamé le jour de Noël : « le Verbe s’est fait chair » (Jn1, 14). Enfin vient le martyre des saints Innocents, martyrs muets dont l’oraison d’ouverture dit qu’ils sont témoins du Christ « non pas par la parole mais par leur seule mort ». Le dernier jour de l’octave, nous célébrons Marie, mère de Dieu. Cette fête est comme le dernier écho à celle de la Nativité.
Que signifie ces jours allant de Noël au 1er janvier ?
L’octave de Noël vient du latin octavus (« huitième ») ; cette période représente les huit jours ponctuant la Nativité jusqu’au jour octave de Noël, c’est-à-dire de la solennité de Marie, Mère de Dieu. Fêtée le 1er janvier, cette journée est aussi la journée mondiale de la paix. Huit jours denses, festifs, familiaux et fraternels qui laissent quand même percevoir le futur mystère de la Croix. La fête de saint Étienne, le lendemain de Noël est celle du premier martyr chrétien. La fête de saint Jean l’Évangéliste le 27 décembre. Le 28 décembre, est celle des Saints Innocents, ces petits-enfants que le roi Hérode jaloux de sa royauté et ne voulant pas être disqualifié par l’Enfant-Roi, Jésus, alla débusquer dans toutes les maisons de Palestine pour les éliminer. Si l’Incarnation et la naissance de Jésus à Bethléem est un don ô combien joyeux et porteur d’espérance pour l’humanité entière, elle laisse entrevoir, comme nous l’enseignent les Écritures et l’Histoire, le mystère de la Passion et de la Résurrection. Mais l’Église, sans rien ôter au mystère du Mal, conserve dans la liturgie et l’accompagnement des hommes la tonalité joyeuse propre au don inouï d’un Dieu prenant l’aspect et l’humanité d’un petit Enfant.
Au-delà de la racine étymologique latine du mot « octave », pourquoi vivons-nous huit jours si intenses entre le 25 décembre et le 1er janvier ?
Comme la plupart du temps dans notre culture et dans notre liturgie, il faut trouver l’explication chez les Israélites. On lit en effet dans la Bible, au livre du Lévitique, les prescriptions suivantes : « Le quinzième jour du septième mois, il y aura pendant sept jours la fête des Tentes pour Yahvé. Le premier jour, jour de sainte assemblée, vous ne ferez aucune œuvre servile. Pendant sept jours, vous offrirez un mets à Yahvé. Le huitième jour, il y aura pour vous une sainte assemblée, vous offrirez un mets à Yahvé. C’est jour de réunion, vous ne ferez aucune œuvre servile ».
Héritière du peuple juif, l’Église a repris cette prescription du jour octave (le « huitième jour ») clôturant une solennité. En l’occurrence, celle de Noël. Mais le mot « octave » désigne aussi toute la durée des huit jours de célébration. Seules, les solennités de Noël et de Pâques ont actuellement une octave. Si le jour octave de Noël est donc bien le 1er janvier – Solennité de Marie, Mère de Dieu –, le jour octave de Pâques est le deuxième dimanche de Pâques appelé aussi dimanche in albis ou encore le dimanche de Quasimodo (selon le rite extraordinaire).
Source : cef et aleteia